Proposée par Jean-Pierre Colignon, cette nouvelle édition de la dictée nantaise s’est déroulée le mercredi 25 octobre, dans l’auditorium de l’Hôtel du Département.
Un public varié et nombreux : une centaine de participants
Jeunes et moins jeunes ont pris leur plume pour coucher sur le papier les mots concoctés par “Maître Colignon”. Jouant cette année avec ses pinceaux linguistiques, il a proposé son texte autour du célèbre Pablo Picasso. Un prétexte pour mettre sur la toile, des nuances de mots qui en ont fait sourire plus d’un… à la correction commentée, bien évidemment. Car au temps de la dictée, ce sont les cheveux qui ont viré au gris, malmenés par l’esprit malicieux de Jean-Pierre Colignon.
L’orthographe peut être une activité ludique !
Quoi qu’il en soit, un après-midi ludique autour des mots et du plaisir d’écrire, avec quelques juniors bien méritants. Malgré le joli soleil, ils ont manifesté leur intérêt pour la langue française, aidés par les vacances d’automne. Contredisant du même coup le désintérêt que d’aucuns prêtent à la jeunesse quant à l’orthographe !
Bravo et merci, Jean-Pierre Colignon !
À l’année prochaine !
La dictée corrigée
Et pourquoi ne pas s’inspirer du texte pour une dictée avec vos proches ?
Pique-assiettes et assiettes de Picasso
Un peu braques, disent certains, Estelle, Isidore et Patrick, tous natifs de Loire-Atlantique, ont monté à Nantes une exposition de tableaux dus à des maîtres reconnus de la peinture française et européenne… C’est la fille du trio qui a lancé ce projet quasi iconoclaste, où les véritables toiles ont, en fait, laissé la place à des reproductions de grande qualité obtenues par des imprimantes numériques dernier cri sur des supports tels la toile, le papier artisanal ou leverre acrylique.
Disposant de vastes beaux ares en guise de pinacothèque provisoire, nos adulescents amateurs d’art ont eu la chance de jouir d’un temps d’été stable pour présenter dans ce Salon des plus baroques quelque trois cents copies de natures mortes, de marines, d’autoportraits et d’oeuvres non figuratives.
Cette exhibition insolite a attiré nombre d’aficionados de Goya, de Velasquez et de Dali, pléthore d’admirateurs de Géricault – dût-il avoir eu la manie des trempettes en rivière -, ou de Monet et de Gauguin. Mais aussi beaucoup de béotiens peu familiers des musées, profanes en peinture, et qui, estimant que plus d’un titre devrait s’en tenir à la description plutôt que de stimuler l’imagination, se sont arrogé le droit de contester que soit intitulée Vers la fin des illusions une toile représentant des souchets placides au bord d’un étang.
Une reproduction d’une toile uniformément rouge Carpaccio, ne comportant aucun trait, fait s’esclaffer la foule par son titre ébouriffant : Récolte de tomates sur les bords de la mer Rouge par des cardinaux proche-orientaux apoplectiques…
Pablo Picasso a droit à un hommage particulier, puisque les visiteurs, au-delà de ses oeuvres picturales, peuvent voir de vraies statuettes et d’authentiques assiettes en glaise du maître, prêtées par une glyptothèque du sud de l’Hexagone. Des écornifleurs sans-gêne se pressent, eux, tous les samedis soir, autour des assiettes d’amuse-gueule[s] et des bouteilles de beaujolais-villages.
Dans un fascicule passionnant, les organisateurs rapportent, entre autres, que, roi des pince-sans-rire, le compositeur Igor Stravinski* raconta mille et une fois qu’on l’aurait un jour accusé d’essayer de sortir d’Allemagne un plan de fortifications alors qu’il s’agissait de son portrait dû à Picasso !…
* ou Stravinsky